Manifestation le 26 décembre 2009 à Paris : psychiatrisation des SDF
En début d’année, la Préfecture de Paris ainsi que la mairie de Paris ont demandé qu’une étude soit faite sur la santé mentale des sans-abris. Afin d’améliorer la prise en charge de ces personnes, des psychiatres, psychologues, et autres, ont visité plus de 135 structures d’accueil et ont fait une enquête sur plus de 800 SDF.
Une telle étude n’avait pas été effectuée depuis plus de 10 ans. Et pour cause, l’Observatoire du Samu Social de Paris réalisant cette enquête avait affirmé que ce genre d’étude était extrêmement lourd et coûteux.
La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme dénonce les risques de cette étude qui pourrait entrainer un suivi psychiatrique obligatoire des sans-abris.
D’après l’article de APM International du 15 décembre 2009, les précédentes enquêtes sur la santé mentale des SDF ont entrainé la mise sous camisole chimique de 60% des participants ainsi que de nombreux internements sous contrainte.
L’enquête effectuée récemment révèle qu’un tiers des SDF souffrent au moins d’un trouble psychiatrique sévère, soit plus de 33 000 personnes dans l’agglomération parisienne.
La CCDH craint que cette enquête ne débouche sur des mesures imposant un traitement psychiatrique à ces personnes. De plus, l’association voudrait connaître sur quels fondements scientifiques ce dépistage a été mené.
Il faut rappeler que la plupart des dépistages des troubles mentaux ou études psychiatriques sont réalisés selon les critères du DSM (le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux).
Communément appelé “la bible des psychiatres”, ce livre comprend toutes les pathologies psychiatriques imaginables, chacune correspondant à divers symptômes.
En 42 ans, ce livre a connu 3 rééditions, passant de 60 pathologies répertoriées en 1952 à plus de 400 aujourd’hui.
Comme nous l’explique le Professeur émérite de psychiatrie, le Docteur Thomas Szasz : “Il n’existe pas de tests sanguins ou d’autres tests biologiques pour établir la présence ou l’absence d’une maladie mentale, comme c’est le cas pour de nombreuses maladies physiques”.
Aujourd’hui, aucune preuve scientifique ne justifie la qualification de “trouble mental”.
Comment peut-on alors réaliser une étude à propos de la santé mentale des SDF sans véritable preuve scientifique de l’existence des maladies mentales ?
Après un simple diagnostic, le patient peut se voir prescrire des psychotropes comme des antidépresseurs ou neuroleptiques ayant de nombreux effets secondaires délétères. Ces drogues sont très lucratives, la Sécurité Sociale rembourse plus d’1 milliard d’euros par an pour la consommation de psychotropes.
Cette enquête risquerait d’aboutir à un suivi psychiatrique systématique des sans-abris. Déjà, à Bordeaux, une équipe mobile spécialisée en psychiatrie a été créée à cet effet.
Les prescriptions de psychotropes ne sont pas la solution. Il serait plus utile et plus bénéfique de réinsérer les SDF dans la vie active plutôt que de les faire suivre en psychiatrie.
La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme met en garde le gouvernement des risques encourus si la psychiatrie administre ses traitements aux sans-abris.
L’association rencontre de nombreuses victimes de la psychiatrie. Les abus doivent cesser.
Fondée en France en 1974, la CCDH continue d’informer les gens des dangers de la psychiatrie en exposant les abus au grand public.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez nous contacter par téléphone au 01 40 01 09 70 ou au 06 67 56 88 04.