650 km à vélo entre Paris et Strasbourg pour dénoncer les abus psychiatriques – août 2011
Dans le cadre de ce raid à vélo, 650 km ont été parcourus et 11 manifestations ont été organisées. De nombreux médias ont relayé l’information, et des milliers de citoyens ont ainsi été sensibilisés aux abus psychiatriques.
Entrée en vigueur le 1er août, la nouvelle loi sur les soins psychiatriques favorisant l’internement en psychiatrie et la mise sous camisole chimique de n’importe quel citoyen, comporte des mesures liberticides.
Malgré les profonds désaccords de nombreuses associations de droits de l’homme, cette loi a quand même été votée.
Alors que l’ancienne loi n’était déjà pas respectée en psychiatrie et que de nombreuses violations des droits de l’homme y sont commises, le Gouvernement a souhaité donner encore plus de pouvoirs aux psychiatres.
Un psychiatre à lui seul, sur la base de sa seule opinion et sans l’accord de la famille, peut désormais interner n’importe quel citoyen français contre son gré.
Cette loi nous ramène de nombreuses années en arrière. Dans les années 50, la Fédération Mondiale de la Santé Mentale, avait tenté de faire voter par le Congrès Américain le « projet Sibérie ». Ce projet consistait à construire de grands camps psychiatriques en Alaska dans lesquels n’importe quel citoyen américain aurait pu être interné sur demande d’un seul psychiatre. Aujourd’hui, un tel projet réapparait en France.
Devant chaque hôpital comportant un service psychiatrique et se trouvant sur leur chemin, les cyclistes ont rappelé aux psychiatres qu’avant de penser faire des réformes, il faut d’abord respecter la loi.
La CCDH a constaté que l’ancienne loi, encore en vigueur le mois dernier, était souvent violée.
Dans la plupart des cas, la majorité des hospitalisations sous contrainte sont effectuées à la demande d’un tiers en urgence.
Or, selon la loi, les HDT d’urgence devraient être utilisées à titre exceptionnel et en cas de péril imminent.
Ceci montre clairement que la loi n’est pas respectée dans certains hôpitaux psychiatriques.
Nous constatons également un manque de contrôle de la part des autorités dans les établissements psychiatriques.
En effet, les procureurs, Préfets et Présidents de Tribunaux de Grande Instance doivent effectuer des visites de contrôle dans les hôpitaux psychiatriques afin de veiller à ce que la dignité et les droits des patients soient respectés.
Or pour l’année 2010, seulement 2% des hôpitaux psychiatriques ont reçu les visites de contrôles des Préfets et des Procureurs prévues par la loi.
Avec la nouvelle réforme facilitant l’internement, nous estimons que le nombre d’hospitalisations sous contrainte va considérablement augmenter, aussi bien au niveau national que dans chaque département.
Ce raid à vélo, qui s’est achevé au Conseil de l’Europe à Strasbourg, montre la volonté des membres de la Commission de Citoyens pour les Droits de l’Homme à empêcher plus que jamais les psychiatres de se considérer au-dessus des lois et de porter atteinte au principe d’une justice souveraine et égale pour tous.
Pour toute information complémentaire, contactez la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme sur notre site internet : www.ccdh.fr