Ils pédalent comme des fous contre les abus en psy – août 2010
Une vingtaine de média nationaux et régionaux ont couvert l’évènement.
Récemment, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a fait adopté en Conseil des Ministres un projet de loi intitulé : « Droits et protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et modalités de leur prise en charge ».
Ce projet de loi, qui va favoriser l’internement en psychiatrie et la mise sous camisole chimique de n’importe quel citoyen, comporte des mesures liberticides. La CCDH, une association internationale créée en 1974 en France, a tout de suite alerté les parlementaires et leaders d’opinion de notre pays des dangers d’un tel projet.
Malgré le discours faussement rassurant de Mme Bachelot, les associations de droits de l’homme s’inquiètent des nombreuses dérives à venir.
Alors que la loi actuelle n’est déjà pas respectée en psychiatrie et que de nombreuses violations des droits de l’homme y sont commises, le Gouvernement souhaite donner encore plus de pouvoirs aux psychiatres.
Si un tel projet est voté, un psychiatre à lui seul, sur la base de sa seule opinion et sans l’accord de sa famille, pourra interner n’importe quel citoyen français contre son gré.
Ce projet nous ramène de nombreuses années en arrière. Dans les années 50, la Fédération Mondiale de la Santé Mentale, avait tenté de faire voter par le Congrès Américain le « projet Sibérie ». Ce projet consistait à construire de grands camps psychiatriques en Alaska dans lesquels n’importe quel citoyen américain aurait pu être interné sur demande d’un seul psychiatre. Aujourd’hui, un tel projet réapparaît en France.
Devant chaque hôpital, les manifestants ont rappelé aux psychiatres qu’avant de penser à réformer, il faut d’abord respecter la loi. Par exemple, dans l’Aisne, 80,61% des hospitalisations sous contrainte sont des internements sur demande d’un tiers en urgence, alors que la loi stipule que ce type d’hospitalisation doit être utilisée à titre exceptionnel et en cas de péril imminent.
Dans le Val d’Oise, dans son dernier rapport d’activité, la CDHP signale qu’un traumatisé cérébral à la suite d’un accident de voiture et d’une période d’instabilité s’est retrouvé interné en psychiatrie, alors que ce n’était pas du tout adapté à sa situation.
De nombreuses autres violations de la loi sont commises en psychiatrie. En effet, les procureurs, Préfets et Présidents de Tribunaux de Grande Instance doivent effectuer des visites de contrôle dans les hôpitaux psychiatriques afin de veiller à ce que la dignité et les droits des patients soient respectés.
L’hôpital d’Abbeville dans la Somme est une belle illustration du manque de contrôle dans les hôpitaux. Pour les années 2007, 2008 et 2009, aucune visite n’a été effectuée. Cette situation se répète dans de nombreux départements.
Quand on pense que 15 milliards d’euros sont dépensés chaque année en psychiatrie en France, il est anormal de constater que les contrôles ne sont pas réalisées et que de nombreux abus perdurent. Les manifestants ont transmis ce message : les psychiatres ne sont pas au dessus des lois.
Ce raid à vélo, qui s’est achevé au siège de la Commission Européenne à Bruxelles, montre la volonté des membres de la Commission de Citoyens pour les Droits de l’Homme d’empêcher plus que jamais les psychiatres de se considérer au-dessus des lois et de porter atteinte au principe d’une justice souveraine et égale pour tous.
Pour toute information, contacter la Présidente de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme au 01 40 01 09 70 (bureau national).