Effets secondaires
1) Les troubles mnésiques et confusionnels : “…demeurent gênants. Ils apparaissent même plus précoces et plus durables depuis l’utilisation des barbituriques.”
2) Les accidents neuropsychiatriques : « ils sont dominés par les troubles de la mémoire, . . . par des syndromes d ‘agitation et des syndromes confusionnels, confuso-délirants ou délirants… ».
3) L’épilepsie : “certains accès épileptiques généralisés surviennent quelques heures après la séance, d’autres quelques semaines après l’arrêt du traitement. ”
4) Les syndromes confusionnels : “ils sont une complication assez fréquente des cures sismothérapiques. Dans la pratique moderne de l’électrochoc, l’anesthésie et les prémédications variées peuvent aussi participer à la survenue de syndromes confusionnels “.
5) Les troubles de la mémoire “sont l’inconvénient majeur de l’électrochoc… Ils sont fréquents.
Une étude de 1983 montre que, 3 ans après le traitement de choc, 50% des patients ayant reçu des chocs électriques bilatéraux, se plaignent d’une mémoire défaillante. (Shock Treatment is not Good for Your Brain – San Francisco : Glide Publication, 1976).
“Mais que dire d’un traitement qui nous fait parfois oublier qu’on a des enfants, qui peut provoquer une incapacité à faire la cuisine, qui rend nos propres vêtements inconnus, qui fait oublier qu’on prend un traitement, qui rend les psychothérapies parfois inefficaces, car le patient est incapable de se souvenir du contenu de la précédente séance ou du psychanalyste”.
6) Anxiété due au traitement
Pour l’ANAES, cela peut se révéler anxiogène chez certains patients.
D’après le professeur Baruk :
“On s’aperçoit que les sujets soumis à l’électrochoc sont pris d’une véritable panique lorsqu’ils voient approcher d’eux des appareils rappelant ceux de l’électrochoc. Pourtant, ils ne devraient pas en avoir conscience puisque, le plus fréquemment, on les endort au préalable avec une injection intraveineuse. Or, leur terreur est indicible, bien qu’ils ne sachent pas en principe qu’ils ont subi ce traitement. Si donc la peur n’a pas envahi la conscience, du moins elle a pénétré dans les tissus…
D’autre part, si les électrochocs abrègent les états dépressifs, ils favorisent le retour de certaines crises. En effet, la stimulation violente qu’elle provoque entraîne brusquement le malade de la dépression à l’euphorie et même à l’excitation. L’augmentation de ces oscillations accélère le développement de ces accès, surtout lorsqu’ils sont périodiques. Les phases de dépression et d’excitation sont plus courtes mais aussi plus rapprochées. En accroissant la fréquence, l’électrochoc aggrave la maladie qu’il semble abréger”.
Et aussi :
“Les défenseurs de l’ECT (électroconvulsivothérapie) disent que grâce à la mise en place de l’anesthésie pour rendre la procédure sans douleur, l’horreur que suscitait l’ECT relève désormais du passé. Cet argument oublie un point : c’est la désorientation mentale, la perte de mémoire, la perte des aptitudes mentales, la réalisation après s’être réveillé de la thérapie que la conscience de soi-même est détruite par le traitement, qui induit la terreur, pas seulement et même la douleur physique”.
Mortalité due aux électrochocs
Selon l’ANAES, les décès sont rarissimes : 2 pour 100 000 séances d’électrochoc, un patient sur 10.000. Selon d’autres sources, le taux de décès est plus proche de 1 sur 200 (Dennis Cauchon, “Patients often aren’t informed of full danger” USA Today).
Une étude de 1993 rapporte un taux de décès de plus de 25% parmi les personnes âgées l’année suivant les traitements par ECT, comparé à moins de 4% de ceux qui n’ont pas eu d’ECT” (Black… “Does treatment influence mortality in depressives : a follow up of 1076 patients with major affective disorder ” Annals of Clinical psychiatry 1.3.)
Extraits de l’ouvrage : “L’électrochoc : ses effets invalidants sur le cerveau” du Dr R. Breggin publié en 1983 chez Fayot :
« Les Dr Alexander, Gahagan et Lewis signalent, pour leur établissement, un taux de mortalité consécutive aux électrochocs de 1 pour 1000 et décrivent quatre autopsies, dont deux révèlent une détérioration cérébrale. Madow publie un long article, dans lequel il évalue à 40% le pourcentage de décès causés par les complications cérébrales dues au traitement . Le docteur Impastato confirme le taux global de 1 pour 1000 donné par Alexander et annonce un taux spécifique de mortalité de 1 pour 200 chez les patients de plus de 60 ans”.
Cette étude confirme que : “les électrochocs peuvent provoquer, et provoquent effectivement, une détérioration cérébrale suffisamment grave pour entraîner la mort.” en précisant :
“Tout indique que le taux de mortalité imputable aux électrochocs a augmenté avec l’introduction des anesthésiques.”
Cas de suicide après électrochocs
Une étude a trouvé que le taux de suicide est presque doublé pour les personnes ayant subi une ECT : 14% de décès en comparaison à environ 7,5% pour le groupe qui n’en a pas reçu ! (Black,D. W. et al. – 1989 – Does treatment influence mortality in depressives: A follow up of 1076 patients with major affective disorders. Annals of Clinical Psychiatry. 1,3, 165-173.)
Il est certes vrai que l’électrochoc est communément administré sur des personnes à tendance suicidaire. Le docteur Breggin précise, dans son ouvrage “L’électrochoc, ses effets invalidants sur le cerveau” :
“On ne dispose d’aucune preuve indiquant que le traitement affecte le taux de suicide de quelque manière que ce soit. Au contraire, comme le fait observer Eastwood et Peakcock (1976), dans une étude épidémiologique récente, … Bien que l’électrochoc existe depuis 40 ans, rien n’a encore été démontré concernant son action sur le taux de suicide”.
“Plutôt qu’éliminer la dépression, la perte de mémoire et la perte des aptitudes mentales causées par l’ECT, cela a provoqué tant d’angoisse chez les patients qu’ils se sont suicidés après avoir reçu le traitement.” (Lawrence Stevens, JD)