Mode d’action
Son mode d’action est inconnu, quoique plusieurs hypothèses soient avancées. Le but est de produire volontairement un état de “grand mal épileptique” (crise d’épilepsie) au moyen d’un courant électrique à administration transcrânienne.
Le nombre total de séances se situe habituellement entre 4 et 20, deux à trois fois par semaine, le taux de rechute étant assez élevé (entre 35 et 80% selon les études).
Description des effets de l’électrochoc
1. Lorsque le courant de haut voltage frappe le cerveau, il submerge les mécanismes protecteurs normaux du système nerveux central. Le mécanisme « amortisseur » qui évite que les nerfs ne se stimulent trop l’un l’autre est le premier à disjoncter. Un énorme orage électrique cérébral se déclenche à travers le cerveau et dure plusieurs minutes. Ceci épuise complètement les réserves d’oxygène et d’éléments nutritifs du cerveau et est suivi d’un profond état comateux. Toutes les fonctions normales du cerveau sont détruites.
2. D’importants changements du métabolisme et de l’afflux de sang au cerveau sont nécessaires pour faire face à la crise. Bien que le cerveau ne représente que 2 % du poids du corps, il utilise normalement 20 % de sa provision d’oxygène à cause de son taux élevé de métabolisme. L’attaque provoquée par le choc électrique accroît le métabolisme du cerveau d’environ 400 %, augmentant ainsi ses besoins en oxygène et en substances nutritives dans les mêmes proportions.
3. Afin de répondre à la demande d’oxygène et d’éléments nutritifs nécessaires pour conserver le cerveau en vie durant la convulsion, l’afflux de sang au cerveau doit être augmenté aussi d’au moins 400 % . De ce fait, la pression sanguine s’élève de 200 % dans le cerveau avec des résultats catastrophiques.
4. Cette tension artérielle extrêmement élevée dans le cerveau et la défaillance de la régulation de ce flux pendant l’attaque, provoquent l’éclatement de petits, et parfois même de gros, vaisseaux sanguins. De nombreux décès, pendant ou juste après l’électrochoc, sont dûs à ce facteur d’hémorragies cérébrales.
5. Le choc électrique endommage la protection sanguine du cerveau. Cette protection est en fait un mécanisme défensif qui protège l’intégrité chimique du cerveau des matières et des fluides étrangers qui pourraient s’infiltrer et ainsi modifier ou endommager la structure délicate et la fonction du cerveau. La perte de cette barrière protectrice expose les tissus à des composants du sang desquels ils sont normalement protégés. Ceci inclut des drogues de toutes sortes, des protéines, des toxines et autres petites molécules qui ne traverseraient pas normalement cette protection sanguine du cerveau.
6. La combinaison de l ‘élévation de la tension artérielle dans le cerveau, des hémorragies et de la rupture de la barrière de protection sanguine provoquent un gonflement du cerveau. La haute pression chasse les protéines et autres substances hors des vaisseaux, désormais poreux, vers le cerveau, et les fluides suivent à leur tour. Les tissus commencent à enfler , pressant le cerveau contre la boîte crânienne. Ce processus, une fois amorcé, devient un cercle vicieux. Comme la pression augmente et comprime le cerveau contre le crâne, les capillaires se ferment et leur enveloppe est endommagée par le manque d’oxygène, les rendant ainsi encore plus poreux. Ceci conduit à un gonflement et à des dégâts plus importants.
7. Le gonflement restreint l’apport de sang à certains neurones, le réduisant au-dessous du niveau élémentaire indispensable. Les cellules nerveuses et autres tissus, privés d’oxygène et d’éléments nutritifs, sont détruits et meurent.
8. Quand bien même cet oxygène est fourni, les neurones meurent lorsqu’ils ont épuisé les sources d’énergie dont ils ont besoin pour fonctionner. Comme le cerveau tarit sa source d’éléments nutritifs, il est irréversiblement endommagé. Si bien que, même quand de l’oxygène est fourni, la raréfaction de ces substances nutritives nécessaires endommage le cerveau et provoque l’état comateux qui suit toujours l’attaque.
9. L’électrochoc entraîne donc la modification de la composition chimique du cerveau. La synthèse de l’ ADN et des protéines est inhibée. Un dérèglement des neuro-transmetteurs et d’autres enzymes associées apparaît. La fonction de « centrale de distribution » de la structure chimique du cerveau est ainsi détériorée. Il en résulte une perte de mémoire et de l’orientation spacio-temporeIle.
10. A la suite d’électrochocs, il y a une élévation notable de la quantité d’acide arachidonique dans le cerveau ( acide gras présent dans les cellules vivantes). De grandes quantités de cette substance causent de petites attaques partout dans le cerveau. Comme avec la rupture des gros et petits vaisseaux sanguins, ces dégâts au cerveau surviennent au hasard et ne sont pas limités à la zone assaillie par le choc électrique, et peuvent conduire à la mort.
Ces données médicales ont été tirées des études suivantes :
– du Dr Peter Sterling, Professeur de Neurobiologie de la Faculté de médecine de Pensylvanie : “Les dommages causés au cerveau et les pertes de mémoires dues aux électrochocs”
– du Dr John Friedberg, neurologue: “Les traitements de choc sont mauvais pour votre cerveau” (Publications Glide, Sa Francisco)
– Léonard Roy Franck, auteur: “L ‘histoire du traitement de choc” (Ed. NAPA, San Francisco)
– Dr Thomas SZASZ, psychiatre et auteur: “La folie, idées et ses conséquences”
De nos jours, une anesthésie générale et d’autres injections accompagnent l’électrochoc comme il est précisé dans l’Encyclopédie medico-chirurgicale :
– la prise de narcotiques : “a pour but d’alléger l’angoisse mentale”
– la curarisation : a pour but ” de prévenir des accidents traumatiques secondaires aux convulsions engendrées par l’électrochoc “Une anesthésie générale précède la curarisation afin que le sujet ne soit pas impressionné par la paralysie des muscles respiratoires.”
Si ces éléments réduisent les manifestations spectaculaires (angoisses, tétanisations et secousses du corps), les dégâts causés au cerveau – et décrits dans les 10 points précédents – sont eux toujours présents.