Témoignages
Témoignages recueillis lors des manifestations devant les hôpitaux français
Une dame de 50 ans déclare avoir subi des ECT il y a quelques années :
« J’étais jeune, environ 20 ans, j’ai dû faire face à une déception amoureuse. J’étais malheureuse. J’ai attéri chez un psychiatre. C’était horrible : tous les matins on venait me chercher pour la séance d’électrochocs. Cela a duré des semaines. Inutile de vous dire que quand je suis sortie au bout de plusieurs mois, j’étais vidée. J’ai eu un mal fou à avoir une activité salariée. Aujourd’hui soit des années après, je souffre de migraines permanentes et violentes sur la moitié droite du crâne. »
Témoignage de Maïté L. :
Elle fait une dépression nerveuse suite à une déception sentimentale. Elle entre dans une maison de santé privée pour une cure de sommeil. Cependant, elle a toujours des insomnies. Le docteur affole ses parents qui l’amènent à Sainte-Anne.
En deux mois, elle subit 14 électrochocs sous anesthésie et contre son gré. Alors qu’elle était professeur de philosophie et parlait trois langues, elle se rend compte qu’elle ne parle plus que le français. Ses pertes de mémoire sont énormes. Elle ne se rappelle plus de grandes périodes de sa vie. De plus, elle a perdu tout sens de l’orientation et se retrouve souvent dans une direction opposée de celle où elle voulait aller. Son élocution est aussi très lente. En revanche, elle a toujours ses insomnies.
Témoignage de Claire M. :
Son mari la trompe. Il veut se débarrasser d’elle et la fait passer pour folle. Elle est internée dans un hôpital psychiatrique et tente de s’en échapper. Mais elle est rattrapée et l’électrochoc est utilisé comme punition. Voici son témoignage :
“… c’est alors que les infirmières en branle bas de combat m’ont attachée au lit et que l’une d’elle a pratiqué une seconde anesthésie. Les jours suivants, je me suis éveillée et je constatais des marques bleues sur tout le côté droit, le bras puis la main complètement paralysés. Je ne pouvais parler, je ne me souvenais plus de rien » .
Après sa sortie de l’hôpital psychiatrique, elle dit, en parlant de son mari qui avait obtenu ce qu’il voulait : ” Michel pouvait délibérément conduire sa nouvelle vie sans crainte aucune. J’étais amnésique !”
En guise de conclusion, prenons celle d’un article sur les électrochocs publié en juin 1995 dans “Actualités Médicales Internationales – Psychiatrie” par le Dr. Delbrouck :
“A l’aube du troisième millénaire, le bricolage empirique que constitue l’électrochoc, seul survivant des thérapies de chocs, garde tous ses mystères. Dans une époque marquée par la hantise des bavures médicales, on continue d’électrifier des cerveaux dans la plus pure tradition chamanique en s’émerveillant de résultats que rien ne parvient à expliquer. Tel l’horizon, la compréhension du mode d’action des ECT s’éloigne au fur et à mesure que l’on tente de s’en approcher … A moins que, ce ne soit que le reflet de notre incapacité à appréhender les fondements de pathologies dites mentales.”
Devant de tels constats, CCDH se positionne sans ambiguïté contre l’utilisation des électrochocs.