Des risques accrus
Aux Etats-Unis, le nombre de suicides chez les jeunes a triplé depuis 1960. Aujourd’hui, après les accidents de la route, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. Depuis les années 90, on prescrit des antidépresseurs à des millions d’enfants. Les autorités américaines et britanniques ont récemment confirmé le lien entre ces substances et le suicide. En septembre 2004, une audience du congrès américain a révélé non seulement que ces médicaments étaient inefficaces chez les enfants, mais qu’ils pouvaient les conduire à un comportement violent et suicidaire.
En 2003, l’Agence de réglementation médicale anglaise a conseillé aux médecins de ne pas prescrire d’antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) en dessous de 18 ans à cause des risques de suicide.
En 2004, la FDA a recommandé d’ajouter, sur les emballages d’ISRS, une mise en garde (« black box warning ») bien en vue concernant les risques suicidaires.
Mais en France, un antidépresseur vient de voir son indication étendue pour traiter les enfants de 6 à 17 ans qui seraient atteints de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs). Ce médicament, d’après la notice, traite chez l’adulte des épisodes dépressifs majeurs et est maintenant prescriptible pour des enfants et adolescents. Selon l’avis de la Commission de l’Agence française pour les produits de santé dans une publication du 21 février 2001 : les seules études disponibles sont étrangères et permettent d’estimer la prévalence du TOC entre 1 à 2 % chez les adolescents.
En extrapolant ces données à la France et à la classe d’âge des 6-17 ans, la population cible pour cet antidépresseur serait comprise entre 92 000 et 183 000 enfants”.