Fuyez l’hôpital psychiatrique de Navarre !
En août dernier, une patiente s’échappe pour rejoindre un autre bâtiment de l’hôpital, se jette par une des fenêtres et décède d’une hémorragie interne. La famille de la victime a porté plainte contre l’hôpital. Le frère de la victime, sous le choc, témoigne : « Ma grande sœur avait deux enfants de 11 et 7 ans. Ses enfants ne la verront plus à cause d’une négligence !!! ».
Au printemps dernier, un homme a été mis en examen et placé en détention provisoire pour avoir exercé, sans diplôme, le métier de psychiatre au sein de cet établissement. Cet homme, qui a été embauché début 2016, avait produit de faux diplômes et personne n’a rien vu pendant plus d’un an… Il aurait reçu environ 500 patients dans l’hôpital. De plus, cet homme est un récidiviste, il avait en effet déjà été condamné pour des faits similaires en 2014.
Si l’homme n’avait en réalité aucun diplôme de médecin et donc aucune connaissance professionnelle nécessaire pour pratiquer un tel métier, la CCDH s’interroge de savoir comment les infirmiers et autres médecins n’aient rien remarqué pendant plus d’un an… Comment les psychiatres peuvent-il affirmer qu’ils pratiquent la médecine, alors qu’un simple escroc peut pratiquer leur « science » sans que personne ne s’en aperçoive…
En début d’année, la CCDH a été contactée par une ancienne patiente de l’hôpital de Navarre pour des faits de maltraitances. Alors qu’elle y allait de son plein gré, elle s’est retrouvée internée une semaine et ses affaires lui ont été confisquées (y compris son téléphone qu’elle voulait garder pour joindre sa fille).
« Je me suis effondrée. J’étais en larme, je ne comprenais pas. J’avais juré à ma fille qu’elle pourrait m’envoyer des messages à toute heure et je ne pouvais même pas lui dire que j’étais arrivée. (…) Mais afin de me calmer, voici ce qu’une infirmière m’a dit : ‘T’es internée, t’es pas dans un hôtel ! Soit tu te calmes tout de suite, soit on te colle à l’isolement.’ » déclare-t-elle.
La CCDH précise que le fait de menacer d’isolement un patient de cette manière est totalement illégal. En effet, en application du Code de santé publique, toute personne qui a été hospitalisée librement ne peut faire l’objet de contraintes, être mis à l’isolement ou en contention.
Lorsque cette patiente parle de son premier rendez-vous avec le psychiatre de Navarre, elle ne mâche pas ses mots : « C’est à la chaîne, c’est cinq minutes par personne. Le psychiatre n’est pas là pour parler, il est là pour prescrire. Il n’y a eu qu’une prise en charge médicamenteuse à laquelle j’ai très mal réagi. »
Cette mère de famille a subi et a été témoin de nombreuses inhumanités au sein de cet établissement. Selon son témoignage, les patients sont humiliés par les infirmiers qui rient et se moquent d’eux ouvertement lorsqu’ils ne sont pas capables de se servir d’une cuillère ou de manger seul, par exemple. Un tel manque d’humanité à l’égard des patients de la part d’un personnel « médical » est inadmissible et révoltant.
Le personnel du Nouvel Hôpital de Navarre essayent de se justifier tant bien que mal en se mettant récemment en grève pour dénoncer le manque de personnel et les conditions de travail dans l’établissement. Mais ni le manque de personnel, ni les conditions de travail, ni quoi que ce soit d’autre ne peut justifier un suicide ou un pareil manque d’humanité au sein d’un hôpital.
Depuis sa création en 1974, la CCDH dénonce les effets secondaires des psychotropes ainsi que les traitements barbares et inhumains administrés au sein des hôpitaux psychiatriques français. L’association lutte pour le respect des droits humains en psychiatrie. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.
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