La pilule anti-obésité qui poussait à la dépression est enfin retirée de la vente en Europe.
"Un coup dur pour le laboratoire Sanofi-Aventis", dit l’article : mmmouais, mais s’il est à plaindre pour des raisons purement financières, que peut-on ressentir alors envers les patients qui en ont pris (voir le témoignage de Dominique ci-dessous)?
Un changement brutal de comportement qu’a vécu Dominique, 46 ans. « J’ai ressenti des baisses de moral dès le premier mois, je pleurais sans raison, même en vacances. Crises d’angoisse, crises de larmes. C’était une catastrophe »
Un véritable séisme médical, notamment en France, où près de 220.000 patients ont suivi ce traitement. Parmi eux, 1.192 cas où des effets indésirables ont été confirmés par un professionnel de santé. Sans aucun doute la partie émergée de l’iceberg, puisque depuis le début, il est avéré que les essais cliniques avaient montré une augmentation du risque de dépression, d’idées suicidaires et d’autres troubles (problèmes de sommeil, anxiété, agressivité) chez les personnes prenant ce médicament amaigrissant.
Dès sa mise sur le marché français, en mars 2007, les autorités sanitaires étaient au courant du risque de troubles de l’humeur et de dépression que présentait l’Acomplia et l’avaient indiqué dans la notice. En juillet 2007, l’EMEA a même exclu de la prescription les personnes qui avaient déjà été suivies pour des problèmes psychiatriques. Pire, en juin 2008, des analyses de pharmacovigilance ont montré que les troubles dépressifs pouvaient également survenir chez des patients sans antécédent psychiatrique. Aux USA, l’autorité de régulation sanitaire (FDA) a invoqué ces effets secondaires pour recaler le dossier du rimonabant.
Malgré tous ces faits, Sanofi-Aventis a réaffirmé qu’Acomplia était «une stratégie thérapeutique pertinente» : on devine en lisant ces mots que la santé des patients est "bien entendu" le principal souci de ce géant de l’industrie pharmaceutique qui vient de perdre plusieurs centaines de millions de dollars… Il lui faut des morts pour se décider à admettre la dangerosité de ce "médicament" ????
Cependant ce n’est pas la première fois qu’un médicament anti-obésité se retrouve sur la sellette à cause de ses effets secondaires. En 1997 l’Isoméride et le Pondéral ont été retirés du marché après des cas graves d’hypertension artérielle pulmonaire. Quant au Sibutral, autorisé en France en 2001, il augmente la pression artérielle et les patients qui le prennent doivent faire l’objet d’un strict suivi médical.
On peut se demander comment ces dangereux médicaments anti-obésité arrivent à franchir tous les contrôles sanitaires et sont prescrits à des milliers de patients pendant des années, avant d’être retirés du marché : "bien entendu", seul un esprit vraiment soupçonneux se demanderait si la puissance financière des laboratoires pharmaceutiques y serait pour quelque chose…