Manifestation de la CCDH contre le Congrès européen de psychiatrie à Nice !
Les psychiatres français Philip Gorwood et Philippe Courtet, membres du comité scientifique du congrès, travaillent activement pour l’industrie pharmaceutique.
D’après la base de données publique Transparence santé, le psychiatre Philip Gorwood a participé à 102 conventions, reçu plus de 24.000 € d’avantages et 32.000 € de rémunérations. Le psychiatre Philippe Courtet a quant à lui participé à 52 conventions, reçu plus de 10.000 € de rémunérations et 28.000 € d’avantages.
Les membres du Comité consultatif du programme scientifique, Patrice Boyer et Cécile Hanon, ont également participé à plusieurs conventions et reçu de très nombreux avantages des laboratoires. Idem pour les membres du comité d’organisation local, les psychiatres niçois Renaud David et Michel Benoit. Le psychiatre Renaud David a d’ores et déjà participé à 17 conventions. Quant au psychiatre Michel Benoit, il a participé à 101 conventions, reçu plus de 12.000 € de rémunérations et 17.000€ d’avantages.
Les très nombreux conflits d’intérêts entre ces psychiatres organisateurs avec les laboratoires pharmaceutiques sponsors du Congrès (Janssen-Cilag, Otsuka Pharmaceutical France, Shire, Lundbeck, etc.) sont incontestables.
Ce qui est très inquiétant est que plusieurs milliers de jeunes internes et étudiants assisteront à ce Congrès. Ils seront ainsi « formatés » par le lobby pharmaceutique…
Parmi les thèmes qui seront abordés lors du Congrès européen de psychiatrie, un sujet nous interpelle : la conférence organisée par le psychiatre Philippe Courtet intitulée : « Le suicide assisté chez les patients psychiatriques ». Ce thème fait froid dans le dos, tant il nous rappelle l’euthanasie de plus de 300 000 malades mentaux, selon la théorie des « vies indignes d’être vécues » lors de la seconde guerre mondiale…
Un autre thème abordé sera celui de la « E-psychiatrie en France ». Le concept serait entre autre d’organiser les consultations psychiatriques par visioconférence. Alors que des milliers de personnes sont déjà victimes de mauvais diagnostics psychiatriques et subissent les effets secondaires des psychotropes, la CCDH s’inquiète de tels projets, qui pour sûr, rapporteront gros à la psychiatrie au détriment de la santé des patients.
Les problèmes sexuels font également partie du programme. Mais, au vu de l’actualité récente, il est difficile pour les psychiatres de donner des leçons de sexualité. En effet, ces derniers mois, plusieurs psychiatres ont été accusés de viols, d’agressions sexuelles et de pratiques sexuelles déviantes avec leurs patients… (un psychiatre de Nîmes récemment mis en examen pour viol et agressions sexuelles, un psychiatre du Mans accusé de viols, un psychiatre de Bayonne récemment blâmé pour relations sexuelles avec une patiente, etc..).
D’après ROAMER (A Roadmap for Mental Health Research in Europe), 461 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour la santé mentale en Europe. Malgré ces dépenses faramineuses, les conditions d’internement sont déplorables : usage abusif et punitif des chambres d’isolement et mesures de contention, surdosage de médicaments psychiatriques, électrochocs, etc.
La CCDH sera donc présente ce samedi 3 mars pour manifester contre le Congrès européen de psychiatrie. Cette manifestation sera suivie par l’inauguration de l’exposition « Psychiatrie : la vérité sur ses abus » qui aura lieu à 20h dans le Salon Président de l’hôtel Westminster au 27, promenade des Anglais à Nice. L’exposition sera ouverte de 10h à 21h aux professionnels de santé et au grand public jusqu’au 10 mars inclus.
Depuis sa création en 1974, la CCDH dénonce les traitements inhumains et dégradants ainsi que les effets secondaires des psychotropes pratiqués au sein des hôpitaux ou cabinets psychiatriques français. L’association lutte pour le respect des droits de l’homme en psychiatrie. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.
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