Manifestation de la CCDH contre le Congrès européen de psychiatrie ! Florence – Italie
Plus de 2 000 personnes provenant d’Italie, de France, de Suisse, d’Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark ont manifesté contre les mauvais traitements psychiatriques à l’occasion du congrès annuel 2017 de l’EPA (European Psychiatric Association) à Florence.
Ce Congrès vise à augmenter l’utilisation des médicaments psychotropes tout en faisant la promotion de la dernière nouveauté psychiatrique : l’implant d’électrodes dans le cerveau du patient.
La CCDH a rappelé lors de cette marche que la plupart des membres du conseil d’administration de l’EPA et certains psychiatres composant le Comité Scientifique du Congrès sont connus pour leurs liens avec l’industrie pharmaceutique et avec les fabricants d’appareils électroniques de stimulation du cerveau (les mêmes qui financent ce Congrès).
Les manifestants ont marché depuis la Piazza Santa Maria Novella jusqu’à la Piazza San Marco. Le Docteur en médecine et Président de la branche italienne de la CCDH, Roberto Cestari, a fait un discours pour remercier l’ensemble des manifestants. Le professeur Vincenza Palmieri, fondateur du programme « Une vie sans médicaments psychiatriques », a déclaré : « Pendant 30 ans, j’ai vu des familles et des personnes piégées dans un système qui les prive de leurs vies à cause de l’utilisation de médicaments psychotropes. Nous devons diffuser l’information, la connaissance et le courage. »
Selon de nombreuses études et recommandations internationales, les médicaments psychiatriques provoquent de nombreux effets secondaires comme les pensées meurtrières et suicidaires, la psychose, la manie, l’agressivité, les hallucinations, de graves dommages au foie, des malformations congénitales, le diabète, des problèmes cardiaques, AVC etc.
D’après les informations officielles du Ministère italien de la santé, la consommation de médicaments psychotropes est en constante augmentation : en 2015, les médicaments pour le système nerveux central ont été classés au quatrième rang parmi des plus prescrits, avec un coût de plus de 3,3 milliards d’Euros. Parmi ces derniers, les antidépresseurs étaient les meilleures ventes des médicaments sans ordonnance.
La CCDH et d’autres groupes de défense des droits de l’Homme qui se sont joints à la marche ont exigé l’interdiction de l’électrochoc, une forme de traitement barbare et non scientifique qui provoque des effets dévastateurs sur la mémoire des patients et la santé générale.
D’après le rapport de 2013 que le Comité de la Santé du parlement italien a adressé au Sénat, l’électrochoc (la sismothérapie) est administré dans 91 cliniques en Italie et certaines d’entre elles l’utilisent comme premier traitement, en violation des consignes du Ministère.
Les patients traités par l’ECT souffrent d’une grave perte de mémoire et de dysfonctionnements. Franco Basaglia disait de l’électrochoc qu’il est aussi susceptible de guérir une maladie mentale qu’un marteau l’est pour réparer une radio.
Mais la CCDH ne s’arrête pas là et dès la fin de la manifestation, l’exposition « Psychiatrie : la vérité sur ses abus » a été officiellement inaugurée à l’Auditorim del Duomo dans la via de Cerretani, 54r. Elle est composée de 75 panneaux et de 13 documentaires vidéo, couvrant 300 ans de traitements mentaux dommageables pour la santé mentale – depuis les premiers traitements pratiqués en France jusqu’à aujourd’hui, fournissant aux visiteurs la vérité sur la psychiatrie.
Cette exposition a connu un franc succès. Des milliers de personnes l’ont visitée.