Rapport d’expertise de l’INSERM sur les psychotropes
Près d’un Français sur cinq déclare avoir consommé au moins un médicament psychotrope dans l’année. En France, 6 % des femmes enceintes consomment des psychotropes.
Voici ce qui ressort de l’expertise de l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM) intitulée « Médicaments psychotropes : consommations et pharmacodépendances ».
La Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) a sollicité l’INSERM pour réaliser cette expertise sur les consommations des psychotropes, les mésusages et les pharmacodépendances associés. Ainsi l’INSERM a réuni un groupe pluridisciplinaire de 11 experts qui ont analysé plus de 1100 publications scientifiques internationales permettant de dresser les principaux constats sur la situation française.
Les faits suivants sont révélés : « Du fait de leurs propriétés psychoactives, les médicaments psychotropes peuvent entraîner une dépendance dans un contexte de consommation chronique ou d’abus. Les médicaments psychotropes sont parfois consommés en dehors de tout contexte médical et peuvent faire l’objet de détournements voire de trafics au même titre que les drogues illicites. (…)
Dans la population de sujets atteints de troubles psychiatriques, suivie en médecine générale, une étude en France montre qu’une personne sur 2 serait dépendante aux benzodiazépines. »
De plus, ces drogues sont connues pour les effets secondaires dévastateurs qu’elles pourraient entraîner : allergies, agitations, convulsions, troubles cardiaques, amnésies, comas, agressivité, délires, hallucinations, pensées et comportements suicidaires, etc…
Devant ce constat pour le moins inquiétant, voici ce que recommande l’INSERM : « Sensibiliser et informer la population générale sur les risques liés à l’usage inapproprié de médicaments psychotropes par : des campagnes nationales d’information , des actions en milieu scolaire et universitaire , une information renforcée dans les cabinets médicaux et les pharmacies (plaquettes, affiches etc.) », « Informer les patients dès la première prescription sur les risques de pharmacodépendance et les modalités d’arrêt du traitement », « Renforcer l’encadrement de la délivrance de médicaments psychotropes », « Améliorer le suivi pharmaco-épidémiologique des médicaments psychotropes en le confiant à une organisation indépendante de l’industrie pharmaceutique », « Développer une politique de santé publique appropriée aux médicaments psychotropes fondée sur des recherches pluridisciplinaires et des évaluations sur les conséquences neuro-développementales à long terme d’une exposition aux médicaments psychotropes au cours de l’enfance et de l’adolescence, mais également au cours de la grossesse », etc.
Cela fait près de 40 ans que la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme sensibilise sur les dangers des médicaments psychiatriques. Il est tant que cette consommation excessive cesse pour la santé de la population.
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