Scandale au centre psychiatrique Philippe-Pinel !
Depuis plusieurs années cet hôpital serait en crise, accumulant 11 millions d’euros de dettes. Les psychiatres et infirmiers se font apparemment rares dans ce centre et il arrive qu’il n’y ait que deux infirmiers pour vingt-cinq patients. Ces derniers étant parfois entassés à trois dans des chambres individuelles.
D’après Libération, voici les mots de Madame Pompili : « C’est une honte. Un système aveugle est en train de nous faire revenir en arrière sur la manière dont nous traitons nos plus faibles. (…) »
La Députée a vu la façon dont les patients sont traités, elle évoque d’ailleurs la rencontre avec un patient : « Les infirmiers sont obligés de le laisser seul, attaché, dans son lit la majeure partie de la journée. Il est sanglé, réduit à l’état de mort-vivant condamné. Au mieux il peut errer dans une grande pièce vide sans occupation… On ne peut pas voir cela et rester indemne. »
Un infirmier aurait déclaré : « On ne laisse plus le temps aux gens d’être malades. On donne des sédatifs pour calmer. »
Comment peut-on s’appeler « établissement de santé » tout en traitant les patients ainsi ? Le centre hospitalier d’Amiens n’est hélas pas le seul hôpital psychiatrique usant de telles maltraitances envers les patients et ce, même dans les hôpitaux où il y a plus de moyens et de personnel.
Les traitements inhumains et dégradants sont légion en psychiatrie. Les patients sont parfois humiliés par les infirmiers. Ils sont souvent bourrés de médicaments aux effets dévastateurs car les psychiatres préfèrent prescrire des drogues psychiatriques que d’écouter leurs patients. Et pour les moins chanceux d’entre eux, ils sont enfermés en chambre d’isolement pendant des semaines voire des mois ou subissent des séances d’électrochocs pouvant gravement atteindre la mémoire du patient et lui griller le cerveau. Certaines victimes qui ont témoigné de leur vécu en psychiatrie, auprès de la CCDH, ont déclaré qu’elles auraient préféré être en prison.
Il y a bien trop de maltraitances en psychiatrie pour continuer à fermer les yeux. La CCDH demande qu’une enquête soit menée au sein du centre hospitalier de Philippe-Pinel à Amiens afin que des mesures soient entreprises pour assurer la dignité et le respect des droits fondamentaux des patients.
Depuis plus de 40 ans, la CCDH dénonce les traitements barbares et inhumains ainsi que les effets secondaires des psychotropes administrés au quotidien dans les hôpitaux psychiatriques français. L’association lutte pour le respect des droits humains en psychiatrie. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.
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