Suicide et patients abandonnés à l’hôpital Pierre-Janet !
Le 15 février dernier Actu.fr révèle le témoignage d’une épouse en colère dont le mari était interné à Pierre-Janet : « Dans notre ville, tout le monde connaît cet établissement, vu comme un endroit qui traite les ‘fous’, les patients gravement atteints. Arrivée sur place pour épauler mon mari, le voir, j’ai découvert un univers terrible, glauque, perturbant, mais surtout choquant. (…) J’ai trouvé mon mari assis sur une chaise, totalement conscient et atterré. Je lui ai demandé ce qu’il attendait ainsi, il m’a répondu « une chambre, mais je vais attendre longtemps, il n’y en a pas ». Derrière lui, dans le hall d’accueil, un homme, là depuis longtemps, était allongé sur un matelas posé sur six chaises. »
En août 2017 un patient d’une vingtaine d’années qui avait tenté de s’enfuir du centre psychiatrique Pierre-Janet, avait pour ce faire menacé deux soignantes avec une barre de fer afin d’obtenir les clés. Deux salariés auraient été blessés.
En septembre 2015 une patiente âgée de 38 ans, internée au sein de l’unité fermée du pavillon Caravelle à l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet, s’était suicidée. Elle s’était pendue avec un drap, à la poignée de la fenêtre de sa chambre.
À la vue de ces maltraitances et de ces drames, les professionnels de santé du centre psychiatrique de Pierre-Janet réclament plus de moyens financiers et plus de personnels. Or, le manque de moyens n’est pas le problème fondamental. La psychiatrie a dans l’ensemble beaucoup d’argent et malgré cela, elle n’est pas et n’a jamais été un modèle d’humanité. On ne peut pas maltraiter les patients de la sorte, en les laissant à l’abandon, sous prétexte qu’il n’y a pas assez de moyens.
Les patients sont malheureux, ils ont pour certains des idées suicidaires ou bien ils deviennent très violents, mais pourquoi cela arrive-t-il encore aujourd’hui ? Il est urgent de se poser les bonnes questions. La vérité est que les patients sont pour la plupart drogués à peine arrivés dans un centre psychiatrique. Ils sont mis sous forte doses de psychotropes ce qui change radicalement leur comportement et les rendent plus fous qu’ils ne l’étaient.
La CCDH demande qu’une enquête des autorités de santé soit réalisée au sein de cet établissement afin que les droits les plus fondamentaux des patients ne soient plus bafoués et qu’ils soient traités correctement.
Depuis sa création en 1974, la CCDH dénonce les effets secondaires des psychotropes ainsi que les traitements barbares et inhumains pratiqués au sein des hôpitaux psychiatriques français. L’association lutte pour le respect des droits humains en psychiatrie. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.
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