La CCDH manifeste contre la 5ème rencontre de la recherche en soins psychiatriques à Écully
Le programme de cette rencontre prévoit d’aborder le sujet de la contention et de l’isolement pour la prise en charge des troubles graves du comportement, des autistes, etc.. : « Contexte : La prise en charge des troubles graves du comportement (TGC) des personnes avec autisme et déficience intellectuelle (DI) peut conduire à une surenchère de mesures d’isolement et de contention, voire de maltraitance. Dans ce contexte, nous proposons de colliger la littérature et les expériences pratiques, associées à l’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI) et d’outils de sécurisation alternatifs à la contention. »
A ce sujet, le dernier rapport annuel d’activité du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (rapport 2017) faisait état de maltraitance et de l’utilisation abusive et inhumaine de la chambre d’isolement dans de nombreux services psychiatriques.
La CCDH reçoit de nombreux témoignages de patients chaque semaine. Les sujets de la contention et de l’isolement sont très récurrents. De nombreux patients y sont soumis pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines.
Hors, les recommandations de la Haute Autorité de Santé prévoient que :
« L’isolement est indiqué en dernier recours, pour une durée limitée, et uniquement de manière adaptée, nécessaire, et proportionnée au risque, après une évaluation du patient.
(…)
À l’initiation de la mesure, l’indication est limitée à 12 heures. Si l’état de santé le nécessite, la décision et la fiche de prescription doivent être renouvelées dans les 12 heures. En cas de prolongation, la décision et la fiche de prescription doivent être renouvelées toutes les 24 heures. Les isolements de plus de 48 heures doivent être exceptionnels. »
« La contention est indiquée exceptionnellement en dernier recours, pour une durée limitée et strictement nécessaire, après une évaluation du patient, et uniquement dans le cadre d’une mesure d’isolement.
(…)
À l’initiation de la mesure, l’indication est limitée à 6 heures. Si l’état de santé le nécessite, la décision et la fiche de prescription doivent être renouvelées dans les 6 heures. En cas de prolongation, la décision et la fiche de prescription doivent être renouvelées toutes les 24 heures. Les contentions mécaniques de plus de 24 heures doivent être exceptionnelles. »
Par ailleurs, au sujet de l’autisme abordé lors de cette rencontre, la psychiatrie est inefficace. Il y a quelques années, la Présidente de la fédération Autisme France, Danièle Langloys, constatait que certains psychiatres exercent du chantage et des menaces sur les familles. En effet, s’ils ne laissent pas leur enfant dans les mains de la psychiatrie, ils devront répondre devant un tribunal pour défaut de soins.
En outre, une pratique très violente et controversée appelée « le packing », est utilisée en psychiatrie. Cette pratique consiste à enrouler les autistes dans des linges glacés pendant plusieurs heures pour soi-disant leur faire « prendre conscience de leur corps ». C’est un traitement inhumain ayant fait l’objet d’aucune preuve scientifique.
C’est ainsi que la CCDH sera présente le jeudi 31 janvier et le vendredi 1er février 2019 afin de dénoncer les abus ainsi que les traitements inhumains et dégradants de la psychiatrie dans le cadre de la 5ème rencontre de la recherche en soins en psychiatrie.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
Pour toute information, contactez la Présidente de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme au 01.40.01.09.70 ou par e-mail à : info@ccdh.fr