Manifestation contre les abus psychiatriques à l’Hôpital de Navarre à Évreux
Ce n’est pas la première fois que la CCDH manifeste devant le CHS de Navarre. Malgré les multiples alertes, les décès intervenus dans des circonstances inquiétantes ou les faits de maltraitance dénoncés dans certains médias, les abus continuent en toute impunité.
En 2018, la CCDH avait dénoncé certains agissements du CHS de Navarre auprès du procureur de la République d’Évreux suite à deux témoignages de patients.
Une première patiente, internée en fin d’année 2017, avait subi trois semaines de chambre d’isolement, attachée sur un lit. Elle déclarait également à la CCDH avoir subi des violences physiques de la part du personnel.
Une autre patiente, internée au début de l’été 2017, témoignait à la CCDH que dès son arrivée à l’hôpital de Navarre, elle fut attachée sur un lit et mise dans le noir. Elle a également fait l’expérience de la chambre d’isolement, durant une semaine. Le personnel lui apportait des couches et culottes souillées qui ne lui appartenaient pas. Elle témoignait également que plusieurs patients étaient placés en isolement ou attachés sur leur lit sans raison valable, en guise de punition.
Le 15 avril 2018 une patiente et mère de famille est décédée dans les murs de l’établissement. Elle avait été retrouvée pendue avec le cordon de son pantalon dans la salle de bain, trois jours seulement après son admission dans l’établissement. Le mari de la victime avait déposé plainte contre l’hôpital de Navarre pour négligence et mise en danger de la vie d’autrui.
En août 2017, une autre patiente du Nouvel hôpital de Navarre, mère de famille également, s’était défenestrée d’un bâtiment de l’hôpital et est décédée d’une hémorragie interne. La famille de la victime avait également porté plainte contre l’hôpital en espérant éviter un futur drame …
« Ma grande sœur avait deux enfants de 11 et 7 ans. Ses enfants ne la verront plus à cause d’une négligence !!! », avait déclaré le frère de la victime.
En mai 2017, un homme exerçant en tant que psychiatre depuis plus d’un an au sein de l’établissement de Navarre avait été placé en détention provisoire pour avoir exercé sans diplôme. Il aurait suivi environ 500 patients…
En plus de ces faits alarmants, la CCDH publie les statistiques 2017 de la Commission départementale des soins psychiatriques concernant le nombre d’internements sans consentement dans l’Eure.
A la lecture de ces dernières, la loi n’est pas respectée. Plus de 89% des procédures d’internement décidées par le directeur du CH de Navarre sont des mesures d’urgence ou de péril imminent.
Or, au vu de leur manque de garanties, elles doivent être utilisées à titre exceptionnel. L’exception est ainsi devenue la règle à Navarre.
La CCDH s’est donc rendue devant les portes de l’hôpital le samedi 5 janvier dernier afin de dénoncer haut et fort le non-respect des dispositions législatives ainsi que les drames survenus dans cet établissement. La CCDH va alerter à nouveau les autorités suite aux nouveaux témoignages reçus.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et les effets dévastateurs des psychotropes et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
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