La Haute Autorité de Santé alerte sur les évènements graves associés à la prise de neuroleptiques
Le 3 novembre 2022, la Haute Autorité de Santé publie un « Flash Sécurité Patient » intitulé « Patient sous neuroleptique… la vigilance est la bonne pratique ».
En 2000, une étude menée par l’assurance maladie, révèle qu’un quart de la population française protégée par le régime général consomme des psychotropes[https://www.ameli.fr/sites/default/files/2003-06_psychotropes-donnees-nationales_revue-medicale-assurance-maladie-2003-2_assurance-maladie.pdf]. Parmi les psychotropes les plus utilisés, on retrouve les anxiolytiques (17,4 %), suivis des antidépresseurs (9,7 %), des hypnotiques (8,8 %), et des neuroleptiques (2,7 %).
Définitions :
Anxiolytiques : médicaments contre l’anxiété.
Hypnotiques : médicaments destinés à lutter contre les troubles du sommeil.
Antidépresseurs : médicaments destinés à réduire l’effet des épisodes dépressifs.
Thymorégulateurs : médicaments destinés à réguler l’humeur.
Neuroleptiques (ou antipsychotiques) : médicaments destinés à réduire ou atténuer les manifestations des psychoses. Ils peuvent avoir diverses actions (antidélirante, désinhibitrice, sédative, etc.).
En 2014, l’enquête menée par le Baromètre santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) [https://www.santepubliquefrance.fr/docs/les-consommations-de-medicaments-psychotropes-en-france#:~:text=16%20millions%20de%20personnes%20parmi,qui%20en%20consomment%20le%20plus.], confirme que la France continue de figurer parmi le plus important pays consommateur de psychotropes en Europe. Les neuroleptiques y apparaissent comme les psychotropes les moins utilisés. Mais la HAS rappelle que leur surveillance doit être régulière pour prévenir les effets indésirables graves liés à leurs effets thérapeutiques.
La base REX-EIGS de la HAS, met en exergue 60 évènements graves médicamenteux liés à un mésusage de neuroleptiques, parmi lesquels, 1/3 sont liés à une absence d’évaluation régulière du traitement neuroleptique.
L’objectif de cette action d’information FLASH de la HAS est que de tels évènements dramatiques ne se reproduisent pas.
L’analyse des EIGS (Evènements Indésirables Graves associés aux Soins) fait apparaitre comme causes profondes principales à ces évènements un défaut de surveillance du patient, une absence d’évaluation régulière de son traitement, une méconnaissance des effets indésirables graves et des risques encourus par le patient traité par neuroleptique qui devront l’amener à consulter rapidement un médecin
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