Témoignage de Nadia, internée en psychiatrie
Lors de son internement au Centre Hospitalier de Sainte-Anne, entre octobre 1993 et mars 1994, Nadia a dû prendre le psychotrope LEPONEX et en a subi de nombreux effets secondaires : prise importante de poids, éruption cutanée, grosse fatigue, aménorrhée pendant 2 ans, etc.. D’après son médecin « le traitement fonctionnait parfaitement ».
Nadia a également reçu 20 séances d’électrochocs à Sainte-Anne. La CCDH rappelle que les effets de tels traitements sur le cerveau sont dramatiques. Les électrochocs sont des traitements barbares consistant en un courant électrique de 100 à 200 volts envoyé dans le cerveau, ce qui endommage sérieusement le cerveau du patient. Cela engendre volontairement des crises d’épilepsie très violentes créant ainsi de sévères lésions, parfois irréversibles.
Le psychiatre Ugo Cerletti, inventeur des électrochocs, a d’ailleurs lui-même déclaré que : « Lorsque j’ai vu la réaction du patient, je me suis dit : ça devrait être aboli. »
Après son hospitalisation à Sainte-Anne, Nadia a été transférée au Centre Hospitalier de Perray-Vaucluse où elle restera jusqu’en septembre 1996. Elle était obligée de constamment porter un pyjama et ne pouvait jamais sortir du pavillon. Elle affirme que tout le courrier qu’elle recevait et envoyait était contrôlé.
Durant cette hospitalisation, alors que les infirmiers étaient « en pause », Nadia a été violée par un autre patient.
Nadia, victime d’abus psychiatriques sort du silence 22 ans après les faits, elle parle de ses internements avec horreur : « Ces années d’enfermement psychiatrique m’ont totalement rendu addict aux médicaments… Je suis tombée enceinte mais la durée du traitement et ses dégâts physiques irréversibles m’ont obligé à pratiquer une interruption de grossesse, le bébé n’aurait pas été viable… Avec 25 ans d’expérience de la souffrance à tous les niveaux, les psychiatres me paraissent bien prétentieux et fort dangereux. »
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et les effets dévastateurs des psychotropes et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
Contact presse :
01.40.01.09.70
info@ccdh.fr
www.ccdh.fr