L’OMS ne recommande plus le méthylphénidate pour traiter le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme constate une évolution inquiétante des statistiques de consommation de psychostimulants pour les enfants dits « hyperactifs » (Ritaline, Medikinet, Concerta et Quasym).
Selon l’assurance maladie (source Medic’am), nous sommes passés de 246 015 boîtes de psychostimulants remboursées en 2008 contre 1 246 934 boîtes en 2021, soit une augmentation de 406% entre 2008 et 2021 (graphique ci-joint).
Depuis le 13 septembre 2021, sur décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la prescription initiale de MEDIKINET, QUASYM, RITALINE, RITALINE et CONCERTA n’est plus réservée aux médecins hospitaliers pour un enfant « diagnostiqué » TDAH » (Trouble du déficit de l’attention avec/sans hyperactivité). Leur prescription peut désormais être initiée en ville par les neurologues, psychiatres et pédiatres.
Cette évolution des conditions de prescription, sur décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), vise à améliorer la prise en charge précoce du TDAH.
Or, cette décision contredit l’avis du comité de l’OMS listant les médicaments dits « essentiels », qui ne recommande plus l’usage du méthylphénidate pour traiter le TDAH depuis juillet 2019.
Selon le communiqué de l’OMS :
« En outre, le Comité d’experts n’a pas recommandé l’inscription du méthylphénidate, un médicament qui sert à traiter le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), car il a constaté qu’il y avait des incertitudes quant aux estimations de ses bienfaits. »
Souhaitons-nous réellement une augmentation de consommation de stupéfiants pour nos enfants trop énergiques ou ayant des difficultés d’attention ? Devons-nous « corriger » un comportement par un stupéfiant ?
La Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH), association luttant pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux en psychiatrie, s’inquiète d’une telle tendance.
Voici nos recommandations :
1) En application de la Convention des droits de l’enfant, interdire la prescription de stupéfiants aux jeunes de moins de 18 ans.
« C’est la tâche des parents et des gouvernements de protéger les enfants contre la drogue, de les informer sur les dangers de la dépendance et de leur apporter une aide. »
2) Interdire l’administration de psychotropes à la seule fin de maîtriser le comportement des enfants.
3) Créer une commission d’enquête scientifique multidisciplinaire et indépendante pour identifier les causes physiques et environnementales pouvant provoquer des troubles du comportement chez les enfants, et ainsi éviter que ces derniers soient faussement étiquetés TDAH.