Raid à vélo contre les abus psychiatriques ! 500 kms parcourus à vélo et 9 manifestations devant les hôpitaux psychiatriques se trouvant sur l’itinéraire
La CCDH a donc manifesté devant les établissements psychiatriques suivants :
- le Centre Hospitalier de Tulle ;
- le Centre Hospitalier Henri Mondor à Aurillac ;
- le Centre Hospitalier Jean-Pierre Falret à Leyme ;
- le Centre Hospitalier La Candélie à Agen ;
- le Centre Hospitalier de Montauban ;
- le Centre Hospitalier Gérard Marchant à Toulouse ;
- le Centre Hospitalier de Lannemezan ;
- le Centre Hospitalier des Pyrénées à Pau ;
- le Centre Hospitalier de la Côte Basque à Bayonne.
La délégation sportive de la CCDH s’est rendue dans ces établissements car ils sont situés dans des départements très concernés par les abus en termes d’internements sous la contrainte en psychiatrie.
En effet, selon les rapports annuels 2015, 2016 et 2017 de la Commission des soins psychiatriques de la Corrèze, du Cantal, du Lot, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées ainsi que des Pyrénées-Atlantiques, la législation en matière d’internements sous contrainte n’est pas respectée dans ces départements.
Selon la loi, il existe plusieurs dispositions légales pour procéder à l’internement de quelqu’un.
Les mesures d’urgence ou de péril imminent font partie de ces dispositions. Elles doivent être utilisées à titre exceptionnel car elles ne comprennent pas suffisamment de garanties pour éviter les abus.
En effet, l’hospitalisation forcée en cas d’urgence nécessite un seul certificat médical au lieu de deux dans le cadre d’une admission à la demande d’un tiers. Quant aux soins en cas de péril imminent, cette procédure permet à un seul et même psychiatre d’interner de force n’importe quel citoyen, sans l’accord de la famille ou des proches.
L’utilisation de ces procédures est très alarmante dans ces huit départements puisque ces procédures d’urgence et de péril imminent représentent au minimum 71% des internements sans consentement décidés par les directeurs d’établissements dans le département du Lot-et-Garonne et atteignent le nombre très inquiétant de 96% en Haute-Garonne. Ce alors même que la loi précise que ces mesures doivent être utilisées à titre exceptionnel.
C’est ainsi que dans ces différents départements, l’exception est devenue la règle ! Les chiffres montrent que les psychiatres ne respectent pas la loi et les droits des personnes hospitalisées sous contrainte.
Durant ce raid à vélo, les témoignages se sont fait nombreux. Une maman a souhaité manifester avec la CCDH car son fils venait de mourir des suites d’une intoxication aux psychotropes dans un de ces hôpitaux. Un aide-soignant s’est également joint à nous pour dénoncer la maltraitance et les malversations financières régnant au sein d’un établissement.
La CCDH s’inquiète de constater un tel manquement et non-respect de la loi relative aux soins sous contrainte et alerte les autorités départementales habilitées à contrôler ces hôpitaux psychiatriques.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
Pour toute information, contactez la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme au 01.40.01.09.70 ou par e-mail : info@ccdh.fr