Maltraitance au Centre Psychothérapique de Laxou : manifestation contre les abus psychiatriques devant l’hôpital
La sœur du patient témoigne que : « Suite à une erreur de dosage de traitement, survenue le mois dernier, il a fait une rechute entraînant des épisodes psychotiques. Il a donc été mis à l’isolement pendant trois semaines, trois semaines sans contact extérieur, sans que la famille ne puisse être renseignée du moindre élément. On a demandé s’il y avait un problème et on nous disait que tout allait bien. Puis, ce week-end, on nous informe qu’il est admis aux urgences. Et c’est là qu’on découvre l’horreur. Mon frère est méconnaissable, c’est un vrai légume, il a été attaché, il est couvert d’escarres, il n’a pas été soigné. Sa langue est couverte de croûtes. On se demande bien ce qui a pu se passer pendant ces quinze derniers jours ? Quel traitement lui a-t-on administré ? On ne sait rien, on ne veut rien nous dire. »
Le tuteur et frère du patient déclarait quant à lui que : « On n’en restera pas là ! Son foie a été attaqué, ses reins aussi, le cerveau… Il ne marche plus aujourd’hui, alors qu’il se tenait droit quand il est entré ici au CPN. En principe, quand on entre dans un hôpital, c’est pour en sortir mieux et là je retrouve mon frère aux urgences. Il faut qu’on sache ce qui s’est passé. Nous sommes en droit de savoir. C’est pour cela qu’on ne lâchera rien. »
Le Centre Psychothérapique de Laxou a enfreint les dispositions de l’Article L3222-5-1 du Code de la Santé publique qui dit que : « L’isolement et la contention sont des pratiques de dernier recours. Il ne peut y être procédé que pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision d’un psychiatre, prise pour une durée limitée. Leur mise en œuvre doit faire l’objet d’une surveillance stricte confiée par l’établissement à des professionnels de santé désignés à cette fin. (…) »
D’après France bleu, la famille avait alors décidé de porter plainte auprès du procureur de la République et de saisir le contrôleur des lieux de privation de liberté.
La CCDH s’inquiète de constater un tel manquement et non-respect de la loi relative aux soins sous contrainte en psychiatrie. C’est ainsi qu’elle se rendra devant les portes du Centre Psychothérapique de Laxou afin de dénoncer ces abus et atteintes aux droits des patients les plus fondamentaux.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
Pour toute information, contactez la Présidente de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme au 01.40.01.09.70 ou par e-mail : info@ccdh.fr
www.ccdh.fr