Comment l’état de ma mère de 77 ans s’est dégradé – Témoignage
Fin décembre 2015, ma mère âgée de 77 ans, ne va pas bien : elle a des problèmes d’argent et ne se nourrit pas correctement. Alors, je vais beaucoup m’occuper d’elle.
Son médecin traitant habituel lui re-prescrit son médicament pour la tension qu’elle ne prenait plus et un anti-dépresseur du Seroplex 20 (habituellement 10 pour les personnes âgées). Elle a des hallucinations.
Puis comme ma mère a de grosses douleurs dans le dos, il lui prescrit du Tramadol (un antalgique dérivé des opiacés) pendant plusieurs mois. Elle est complètement droguée. Le médecin ne veut pas faire de sevrage. Ma mère va grelotter dans son lit pendant 4 jours.
L’état de ma mère empire, je l’emmène voir un gériatre à l’hôpital. Il a récupéré son dossier médical et je lui fais un petit résumé de ses habitudes alimentaires.
« C’est bizarre docteur, quand je lui donne de la gelée royale, elle reprend tous ses esprits ». Il me répond que ma mère n’est pas dénutrie, que je peux bien lui donner tous les compléments alimentaires que je voudrais, il s’en fiche.
Ma mère passe une IRM. Le gériatre lui fait passer le test MMS (un test d’évaluation des fonctions cognitives et de la capacité de mémoire). Elle est diagnostiquée Alzheimer.
Il lui prescrit un neuroleptique, le Risperdal. En un mois elle devient un légume dans un fauteuil roulant. Puis, à la consultation mémoire, le neurologue lui prescrit l’Exelon (médicament anti-Alzheimer) : les quinze premiers jours, elle reste couchée dans son lit avec des maux de têtes très importants. Puis on lui fait livrer des plateaux repas. Elle se lève mais elle devient agressive, elle est déshydratée et fait de la confusion mentale.
Le nouveau médecin traitant n’arrive pas à gérer la situation. Il augmente la dose de l’anti-dépresseur. Au bout de quelques mois, ma mère n’est plus en état de vivre chez elle. Elle est d’abord admise aux urgences, puis dans un premier hôpital gériatrique, puis un deuxième hôpital gériatrique où elle s’ennuie terriblement. La gériatre de l’hôpital ajoute l’anxiolytique Seresta et change l’anti-dépresseur Seroplex par Mianserine (qui augmente l’excitabilité).
Ma mère est ensuite admise en Ehpad.
Toubib-2 comme je l’appelle continue de suivre ma mère à l’Ehpad à mon grand désespoir. Comme elle est agressive, elle a toujours un neuroleptique, le Risperdal. Il n’y a aucun suivi des globules blancs.
Quelque temps après, ma mère a du mal à parler et à marcher, elle souffre de douleurs musculaires et articulaires. Elle est envoyée aux urgences : infection urinaire.
Quand l’Exelon est déremboursé, on ne lui en prescrit plus. La santé de ma mère s’améliore et elle retrouve de la mémoire. Mais le médecin ne veut pas déprescrire les neuroleptiques car « les aides-soignantes se mettraient en grève ».
J’ai alerté la tutrice, l’Agence Régionale de la Santé, la Ministre de la Santé : TOUT LE MONDE FERME LES YEUX.
Le Gouvernement est pourtant clair : il préconise une prise en charge non médicamenteuse et a créé un guide pour les médecins. Mais la plupart des médecins refuse de lâcher les médicaments.
C’est pourquoi j’ai lancé une pétition pour demander le déremboursement des benzodiazépines (contre l’anxiété) qui sont liés à Alzheimer, et des neuroleptiques qui privent les patients de leur capacité physique et mentale.
Il est très important que l’entourage du patient soit très vigilant et signale les effets secondaires des psychotropes :
https://www.ccdh.fr/Comment-declarer-l- effet -indesirable-d-un-psychotrope_a338.html