Maltraitances à l’hôpital psychiatrique de Mont-de-Marsan
« Ferme ta gueule » … « Tu peux mourir »
Qui pourrait tolérer que l’on s’adresse ainsi à des patients polyhandicapés, spécialement au sein d’un hôpital psychiatrique ?
Selon une enquête publiée le 20 février dernier par le journal Sud-Ouest, un aide-soignant de l’hôpital Sainte-Anne de Mont-de-Marsan serait l’auteur de telles déclarations accompagnées d’actes de maltraitances.
Qu’il puisse y avoir des actes de maltraitances, des violences physiques et psychologiques et des menaces au sein d’institutions psychiatriques n’est pas nouveau. L’histoire de la psychiatrie en est jalonnée et un grand nombre des témoignages que nous recevons montrent que le problème, loin d’être résolu, reste d’une grande actualité.
Le pire de cette histoire, si l’on ose dire, est que cet aide-soignant, malgré les protestations et les témoignages de certains de ses collègues, ait pu exercer pendant plusieurs mois au sein de l’hôpital avant d’être finalement mis à pied en septembre 2022.
L’Agence Régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine n’aurait reçu aucun signalement de ces maltraitances en 2022, l’affaire ayant été « traitée en interne ».
Dans ce domaine comme dans d’autres il est essentiel et urgent de libérer la parole, de mettre fin à une sorte d’omerta psychiatrique. Les lanceurs d’alerte ne devraient plus pouvoir être sanctionnés par leur hiérarchie dès lors que les faits dénoncés sont confirmés. Les victimes et les témoins qui osent témoigner devraient être protégés de tout type de représailles, directes ou indirectes.
Personne n’a le droit de se taire face aux violences, spécialement lorsque qu’elles sont perpétrées dans un cadre thérapeutique ou supposé tel, et que les victimes sont particulièrement vulnérables, isolées et sans recours.
Les membres de la CCDH ont la ferme intention de continuer à œuvrer pour le respect des droits fondamentaux des patients psychiatriques.
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