Les psychiatres qui ont soigné l’incendiaire de Paris doivent faire l’objet d’une enquête approfondie
Il semblerait qu’elle y avait été traitée pendant 12 jours. Le 30 janvier, soit six jours avant l’incendie meurtrier, les psychiatres l’ont déclarée apte à partir. Cette femme avait été traitée une douzaine de fois dans des établissements psychiatriques à Paris au cours des dix dernières années. La Commission des citoyens pour les droits de l’homme Internationale prévient qu’il ne s’agit là que d’un autre exemple où le traitement psychiatrique non seulement n’a pas fonctionné sur les patients mais a sans doute aggravé la situation, entraînant même des décès.
La réponse habituelle à cette violence par les psychiatres et leurs soutiens est que la femme aurait dû rester plus longtemps à l’hôpital et recevoir plus de traitements mentaux. Cela détourne en fait du vrai problème : le traitement qu’on lui a administré pendant 10 ans n’avait donné aucun résultat et peut l’avoir prédisposée à commettre cet acte mortel. Les procureurs devraient enquêter minutieusement sur les psychiatres qui l’ont traitée, et il existe un précédent pour le faire.
En 2012, un psychiatre français dont le patient a tailladé un vieil homme à mort a été reconnu coupable d’homicide involontaire dans une affaire sans précédent. Un tribunal de Marseille a déclaré que le Dr Daniele Canarelli avait commis une « grave erreur » en ne reconnaissant pas le danger public que représentait Joel Gaillard, son patient depuis quatre ans. Le docteur Canarelli a été condamnée à un an de prison et à 8 500 euros de dommages et intérêts aux enfants de la victime, dans la première affaire de ce type en France. Joel Gaillard avait déjà été traité à plusieurs reprises pour une série d’incidents de plus en plus dangereux. Les chefs d’accusation décrits dans le jugement du tribunal indiquaient que les quatre années de traitement de Gaillard par le psychiatre étaient marquées « sans aucun doute » par « une succession d’échecs » et son attitude « ressemblait à de la cécité ». Non pas que les psychiatres puissent prédire les comportements dangereux – les méthodes de diagnostic de la psychiatrie ne sont pas fondées sur la science – mais ils sont conscients des effets néfastes des médicaments psychiatriques, notamment la violence, qui en émergent.
Cette affaire devrait constituer un précédent dans tous les actes de violence commis lorsque l’accusé suivait un traitement psychiatrique à ce moment-là.
En 2017, il y eut le cas d’un adolescent armé d’un couteau qui a tenté de déjouer la sécurité de la Tour Eiffel à Paris. Personne n’a été blessé. Le jeune homme de 19 ans était patient d’un hôpital psychiatrique. Il s’y trouvait depuis plusieurs mois et son séjour avait été renouvelé pour six mois supplémentaires le 27 juillet, selon la presse. Il a obtenu un congé pour le week-end du 4 au 6 août, lorsque le délit a été commis. Il avait déjà menacé du personnel ferroviaire en 2015 et avait été condamné en décembre 2016 pour avoir défendu des actes de terrorisme et avoir proféré des menaces de mort. Contre toute attente, après l’incident de la Tour Eiffel, il a été renvoyé à l’hôpital même qui l’avait libéré et ne l’avait pas guéri de ses problèmes et n’avait pas empêché ses actes de violence.
En septembre 2018, un homme aurait blessé sept personnes lors d’une attaque au couteau dans le centre de Paris, laissant quatre personnes dans un état critique. « Il avait une barre de fer à la main, qu’il a jetée sur les hommes qui le pourchassaient, puis il a sorti un couteau « , a déclaré un garde à l’AFP. Il a été reporté que le ressortissant afghan avait des « problèmes psychiatriques ». Un témoin a déclaré aux médias que l’agresseur » n’a rien dit même quand nous l’avons attrapé et que certains lui ont demandé : pourquoi avez-vous fait cela ? Il avait l’air drogué ».
Le 14 juillet 2016, plus de 80 personnes ont été tuées lorsqu’un homme a lancé un camion dans la foule célébrant la fête nationale française dans la ville de Nice. Mohamed Lahouaiej Bouhlel était connu de la police en raison de menaces, de violences et de vols au cours des six dernières années. Cette année là, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis après avoir été reconnu coupable de violences avec arme. Le père de Bouhlel a révélé que son fils avait eu de multiples crises de nerfs. Sa sœur a dit qu’avant de quitter la Tunisie où il est né pour la France en 2005, son frère avait passé des années à être traité par des psychologues. ABC News (Australian Broadcasting Corporation) a également relaté que les crises de nerfs de Bouhlel, qui se sont produites entre 2002 et 2004, avaient donné lieu à la prise de médicaments pour traiter « sa dépression ».
En 2015, France 5 TV a diffusé le documentaire « Mort sur ordonnance », qui met en avant la prolifération et les dangers des psychotropes, y compris la propension à commettre des actes de violence. Ces médicaments sont le pilier du traitement psychiatrique à l’intérieur et à l’extérieur des hôpitaux. En France à cette époque, au moins 6 millions de personnes prenaient des antidépresseurs et 11,5 millions prenaient des benzodiazépines, comme le Valium ou le Xanax chaque année. Le professeur Philippe Even a déclaré lors d’une interview que les antidépresseurs peuvent faire disparaître les inhibitions et que les personnes qui prennent ces médicaments peuvent commettre des actes violents. La France aurait le taux le plus élevé de consommation de psychotropes en Europe (19,2%) à comparer à 5,9% en Allemagne et 7,4% aux Pays-Bas.
Le documentaire interviewait l’avocat texan Andy Vickery, qui poursuit les compagnies pharmaceutiques depuis 40 ans pour les effets secondaires des psychotropes sur la violence et le suicide. Au sujet de l’antidépresseur Prozac, M. Vickery a dit : » La première observation est que la personne devient soudainement suicidaire. Les gens qui n’ont jamais pensé à se suicider ou à faire le mal prennent une de ces drogues et bang ! Ils passent soudain de cet état au désir de mort. La deuxième observation est que les suicides sont généralement violents… La troisième partie du casse-tête, qui est commune, est l’obsession qu’on met à se détruire soi-même. C’est une impulsion soudaine qui pousse à faire un acte d’une violence extrême ou très dangereux contre soi-même ou contre les autres. Et cela submerge, cela devient une obsession et on ne peut plus la contrôler. Entre le moment où le patient commence à prendre sa pilule et celui de sa mort ou de sa tentative de suicide, il y a un comportement anormal : quelque chose ne va pas bien. Et parfois, la réponse du médecin est : » Ah ! vous avez besoin de plus de médicaments. « Les quantités devraient être augmentées ! Eh bien, voyons voir ! Il y a le feu, pourquoi ne pas ajouter de l’essence ! »
Que les auteurs d’actes de violence insensés en France aient été en train de prendre des psychotropes ou qu’ils aient été en train de s’en sevrer, les rapports de plus en plus nombreux faisant état de traitements psychiatriques dans les antécédents des agresseurs justifient une enquête approfondie et les psychiatres qui les traitent dans chaque cas devraient faire l’objet d’enquêtes minutieuses. Ont-ils vu les signes avant-coureurs ? Ont-ils remis en question le rôle et l’impact de leurs « traitements » sur le patient ? Ont-ils augmenté la dose d’un psychotrope ? Toutes ces questions devraient être posées et ils devraient y répondre dans le cadre d’une enquête policière sur les crimes violents quand la personne a subi un traitement psychiatrique.