30 ans de psychiatrie… TEMOIGNAGE
Je me permets de vous adresser ce témoignage afin de vous faire part des abus psychiatriques que j’ai subis pendant près de trois décennies, de 1997 à 2024.
Ces années ont été marquées par une série d’internements en hôpital psychiatrique, dont plus d’une vingtaine, pendant lesquels j’ai été victime de traitements inhumains et de violations de mes droits fondamentaux.
Internements et isolements
Au cours de ces internements répétés, j’ai été placée en chambre d’isolement à plusieurs reprises, souvent dans des conditions très sévères. Lors de ces périodes, j’ai subi des contentions physiques très dures.
Plusieurs fois, des équipes entières, parfois jusqu’à dix personnes, sont intervenues pour m’immobiliser, me traiter comme un danger, simplement parce que j’exprimais mon désarroi ou mon incompréhension face à des décisions prises sans aucune considération pour mon bien-être.
C’était de l’humiliation et de la violence.
Les effets secondaires des traitements
Les médicaments qui m’ont été prescrits ont eu des effets dévastateurs sur ma santé physique et mentale.
Parmi ceux-ci, on m’a administré l’Haldol, Risperdal, Zoloft, Xeplion, Abilify, Clopixol, Temesta, Loxapac, et Tercian.
Ces traitements ont provoqué de graves troubles :
- Une prise de poids importante et incontrôlable,
- Des vertiges, des évanouissements fréquents,
- Une rigidité musculaire, des sciatiques et des douleurs articulaires,
- Des problèmes urinaires,
- Des maux de tête persistants,
- Des nausées et des troubles digestifs (constipation sévère),
- Une anémie,
- Une faiblesse générale du système immunitaire, avec des infections répétées,
- Une perte de dents,
- Une diminution de l’expression émotionnelle, ressentant une indifférence totale face aux situations de ma vie,
- Des pertes de mémoire graves, avec des troubles de concentration,
- Une baisse significative du taux de globules blancs, me rendant plus vulnérable aux infections,
- Des angoisses permanentes, des crises de panique, un stress chronique,
- Une fatigue extrême, due à la combinaison de ces effets secondaires et au manque d’empathie des soignants.
Malgré ces effets néfastes, mes plaintes et mes souffrances ont été ignorées, mes alertes minimisées.
On m’a souvent traitée comme une patiente « difficile », mais jamais comme une personne en détresse réelle.
Des internements injustifiés et des traitements inappropriés
Je voudrais également souligner l’injustice et l’absurdité de certains de mes internements.
À une occasion, j’ai été hospitalisée pendant 11 mois pour un acte que je n’avais pas commis, mais que l’on m’a attribué malgré mes protestations d’innocence.
Aucun des psychiatres ou des soignants n’a pris en compte mes dires, me rejetant systématiquement dans un rôle de patiente « non coopérative ».
Une autre fois, j’ai été internée pendant trois mois simplement parce que je refusais de parler à ma mère, qui avait une attitude extrêmement négative et toxique à mon égard. Ce refus de communication, pourtant légitime, a été interprété comme un signe de pathologie, et j’ai été enfermée contre ma volonté.
Des soins inefficaces et une gestion incompétente
J’ai été confrontée à des psychiatres incompétents, incapables d’établir un diagnostic clair, souvent négligeant de m’écouter, réduisant mes souffrances à des symptômes simplement psychiatriques sans chercher à comprendre la réalité de mes expériences.
En raison de cela, je n’ai jamais reçu de soins adaptés à mes besoins.
À chaque visite, j’ai été infantilisée, jugée comme incapable de prendre des décisions pour moi-même, et mes choix ont été systématiquement ignorés.