TDAH et médicaments psychiatriques : pour un choix libre et éclairé
Une dépêche de l’AFP nous alerte sur un nouveau scandale qui nous vient des Etats-Unis. Un médicament appelé ADDERRALL y fait fureur depuis quelques années. Il est prescrit pour traiter le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Selon une toute récente étude, nous précise l’AFP, « les personnes prenant des doses élevées de ce stimulant — qui n’est pas disponible en France — courent un risque plus de cinq fois supérieur de développer une psychose (perte de contact avec la réalité) ou une manie (phase d’énergie anormalement élevée, comportement erratique) ».
L’agence américaine des médicaments, la FDA (Food and Drug Administration), alertée dès les années 2000, s’était contentée d’ajouter un simple avertissement sur l’étiquette du médicament.
Plus récemment, la sur-prescription de l’Adderall semble surtout avoir été observée dans les services de télémédecine. Et, toujours selon l’AFP, « l’agence fédérale antidrogue (DEA) a proposé de révoquer l’autorisation de prescription de l’Adderall par ces services de télémédecine, mais face au tollé suscité, a finalement prolongé cette possibilité jusqu’à fin 2024 ».
Un médicament censé traiter des problèmes mentaux ayant parmi ses effets secondaires possibles de les aggraver ? Voilà qui n’est pas nouveau.
Des pressions pour le mettre et le maintenir malgré tout sur le marché ? Ce n’est pas nouveau non plus.
En France, pour traiter le TDAH, on ne prescrit pas d’Adderall, mais de la Ritaline, un médicament classé comme stupéfiant en France.
Les prescriptions de psychostimulants en France ne font qu’augmenter : +370% en 10 ans (entre 2013 et 2023 – SOURCE AMELI).
La meilleure parade à ces dérives est l’information.
C’est pourquoi, la CCDH milite activement pour que chaque patient ait un accès à une information complète, honnête et objective sur les effets secondaires possibles de tout médicament psychiatrique qui lui est prescrit et de chacune des pratiques psychiatriques qui lui est proposée ou imposée (comme les électrochocs par exemple).
Cet accès à l’information doit être inscrit dans la loi mais aussi et surtout dans les faits.
Le choix libre et éclairé du patient doit être la règle.