Témoignage d’une victime d’abus psychiatriques au CMP de l’Hôpital Redon-Carentoir
Il y a près de deux ans, suite à une consultation dans ce Centre médico-psychologique (CMP), un médecin, ne sachant pas trop quel diagnostic poser, m’ a proposé d’être hospitalisé 8-10jours pour être suivi »à fond » et voir comment je me comportais. Au final j’y suis resté 80 jours pour sortir »à ramasser à la petite cuillère » avant d’être envoyé en hôpital de jour pendant 6 mois …
Arrivé à l’unité, on m’annonce que, si je suis là, c’est que je suis malade et qu’il faut accepter la maladie. Très bien, reste à définir laquelle… Ensuite je revois ce médecin qui était quand même assez »gauche », qui ne savait pas trop quoi faire, tout en pensant « ce n’est pas possible, il va me dire que je suis schizophrène ».
Puis, je ne l’ai pas vu pendant deux semaines (alors que j’étais là pour être suivi « à fond »), je me suis plaint auprès des infirmières qui m’ont bien dit que ce n »était vraiment pas terrible et que l’on savait pas trop ce qu’il fabriquait.
Je finis par revoir le »spécialiste » qui réfléchissait à mon cas ( sans me consulter…). Verdict, vous avez des troubles psychotiques et n’êtes absolument pas bipolaire. On va vous mettre sous antipsychotique et, à la sortie de l’HP, vous irez en appartement thérapeutique. Sorti du bureau du psychiatre, des infirmières me font remarquer qu’être psychotique ne veut absolument rien dire et que j’ai rien à faire en appartement thérapeutique …
Le »spécialiste » me met sous Haldol. Dès le premier jour, je me suis plaint des effets secondaires, tremblements, stress, problèmes de concentration, tout était une corvée, impossibilité de rester en place ; je passais mes journées à arpenter les couloirs, et lors des sorties, il m’était impossible de faire des courses car je ne pouvais rester à attendre à la caisse… Ça a duré trois semaines… Le »médecin » était au courant des effets secondaires mais continuait les prescriptions… Au bout d’un moment, il a fallu arrêter car sinon l’organisme allait lâcher, les infirmières sont intervenues.
Ensuite, ils m’ont donné du Rispéridone. Là, cela a été le contraire, ralentissement moteur maximum, je marchais au ralenti et il m’était impossible de courir. Je le signale à un nouveau médecin en lui précisant que depuis 20 ans, j’ai fait du footing quasi tous les jours avant de venir en HP, et que là, je me faisais doubler par des personnes âgées en faisant de la marche… Sa réponse : il m’augmente la dose en me disant que ça allait me permettre de me concentrer sur ma course ( ça semble délirant mais c’est vrai) ! Ça a été bien évidemment encore pire après.
Sorti de l’unité on m’envoie dans un hôpital de jour (HDJ), lieu où des infirmiers vous font faire de la gym et du badminton alors que l’on vous file des anti-psychotiques qui »sédatent à fond ». Dans cet HDJ, je retrouve le médecin qui m’avait envoyé à l’unité pour « 8-10 » jours et lui annonce que le rispéridone est une catastrophe, et que j’allais bien mieux avant. Il me répond que j’ai été à l’HP pour rien et qu’il faut me donner un autre traitement… ( 80 jours facturés 800 euros/ journée à la Sécu pour rien…)
Il me donne alors du Xeroquel en m’indiquant que ça soigne tout, que c’est le couteau suisse de la psychiatrie. C’est un médicament que vous prenez le soir, qui sédate à fond, la nuit vous ne savez même pas où vous êtes, vous allez aux toilettes en chancelant, et le matin, vous vous réveillez à 10h00 complètement dans le coltard. Si vous le prenez pas, vous ne fermez pas l’œil de la nuit…
Par la suite, j’ai fini par voir que c’était vraiment du grand n’importe quoi et que sur le rapport de sortie de l’HP, il était mentionné que j’étais bipolaire… J’ai signalé au médecin qu’ils s’étaient »gourés » sur ce rapport et que j’étais soigné pour une maladie que je n’avais pas ; il s’en foutait et n’a jamais vérifié.
J’en ai parlé avec »les professionnels de santé » qui gravitent autours de ce CMP (pharmacien, médecin, psychologue etc.) et tous, m’ont dit que la psychiatrie à Redon était une catastrophe et que ce serait pas mal d’aller voir autre part. J’ai fini par arrêter les traitements et, à la sortie de l’HDJ, cela faisait plus de deux mois que je ne prenais plus rien. Bilan du psychiatre : « vous êtes stable, il faut surtout pas arrêter les médocs. »
Le temps a passé, j’ai complètement arrêté la psychiatrie et, un jour, j’ai appris que je pouvais avoir une copie de mon dossier médical. Je l’ai récupéré pour avoir accès à ce concentré d’incompétences et à sa lecture j’ai ai du me frotter les yeux… J’ai découvert dans ce dossier que l’individu que j’ai vu à l’HP a fait un diagnostic complètement bidon. Devant moi et les infirmières, il a vaguement parlé de troubles psychotiques, mais dans ses transmissions, ce supposé médecin a fait sa »petite cuisine » en notant que j’avais des problèmes de mémorisation, de concentration, que je n’arrivais pas à suivre une conversation (ce qui est complètement faux). J’ai aussi appris que j’avais un regard et une attitude bizarre et que j’étais schizophrène !
Quand je me plaignais des effets catastrophiques de l’Haldol et que les infirmières le rapportait dans les transmissions , cet individu notait que j’allais mieux, que j’étais plus posé, moins logorrhéique etc., du n’importe quoi sidéral.
Ainsi, je ne sais pas comment, un psychiatre avec qui ne m’a jamais suivi, est venu pondre un rapport de sortie disant que j’étais bipolaire et hospitalisé en état de décompensation psychique (alors que je suis rentré suite à une consultation).
Voilà donc la psychiatrie est un domaine ou vous pouvez avoir affaire à des gens complètement incompétents (attention il y a des gens bien aussi:), qui, au lieu de s’abstenir ou de confier votre cas à d’autres médecins, font n’importe quoi et vous filent des médicaments qui vous ravagent physiquement et psychiquement pour soigner des maladies que vous n’avez même pas. Et dans certains cas, ça se finit très mal.
Merci à la CCDH qui est la SEULE organisation à communiquer et agir face aux abus pratiqués en psychiatrie.